The Medusa Touch
Jack Gold – 1978
Morlar est né avec un pouvoir peu enviable, celui de provoquer des catastrophes (c’est en tout cas ce qu’il prétend). Alors qu’il est retrouvé chez lui assassiné, le crane défoncé à coups de statuette, l’inspecteur Brunel découvre avec stupéfaction que le macchabée se remet finalement à montrer des signes de vie ! Alors que Morlar poursuit sa convalescence à l’hôpital, Brunel continue son enquête et se met à douter de l’apparente maladie mentale de Morlar. Et s’il avait vraiment le pouvoir de causer des crises cardiaques, des incendies ou encore de crasher des jumbo-jets ?
Bonne petite surprise que ce Medusa Touch. Pourtant on se méfie toujours lorsque des acteurs emblématiques au faîte de leur carrière se partagent le haut de l’affiche pour accoucher peut-être d’un pétard mouillé. Il y a surtout la crainte d’assister à une resucée de la Malediction, avec son personnages tout puissant à la source lui aussi de meurtres en tous genres, crainte renforcée avec la présence de Lee Remick qui jouait dans the Omen la mère de Damien.
Non, ce n’est pas la Gorgone mais bien Lee.
Il y avait vraisemblablement le désir de surfer sur la vague des films de possédés mais avec suffisamment d’originalité et de qualité dans le jeu d’acteurs pour faire avaler ce film avec un redresseur de torts très particulier. Car c’est toute l’originalité de Morlar. Conscient de la malédiction de son don, en souffrant réellement, il sent aussi qu’il est le moyen d’agir pour punir des êtres malfaisants (sa nourrice, sa mère, son instituteur, un juge injuste) ainsi qu’une société toutes à ses injustices au détriment des plus pauvres. Les Américains décident-ils d’envoyer sur la lune une coûteuse mission lunaire que Morlar décide de saborder l’engin lunaire pour punir cette arrogance qui ne permet en rien de résoudre les problèmes terrestres plus terre-à-terre mais bien réels.
Plus que quelques centièmes de seconde à vivre pour les parents de Morlar…
Ici le choix de Burton pour le rôle est parfait. Avec sa stature, sa diction un brin dramatique et son regard azur qui pétrifie ses futures victimes, Burton incarne parfaitement la mégalomanie meurtrière.
He’s got ze look.
A l’opposé Ventura, sans être génial non plus, convient bien dans ce rôle largement rôdé du flic tenace et humain. Un seul regret : qu’il n’y ait pas de réelle rencontre au sommet entre les deux acteurs, que le regard méduséen de Burton croise celui du Gorille. Il le croisera à la fin mais dans des circonstances pas vraiment satisfaisantes. Pas grave : le film demeure suffisamment intriguant avec la montée progressive du doute chez l’inspecteur et la puissance toujours plus dévastatrice du pouvoir de Morlar pour que le spectateur ne boude pas son plaisir et, au contraire de Morlar et ses mirettes meurtrières, ferme les yeux sur quelques défauts.
7/10
+
- Ventura et Burton.
- Un mégalomane meurtrier possesseur d’un pouvoir surnaturel et persuadé de faire le bien : c’est Death Note avant l’heure.
- Quelques trognes anglaises bien connues. Ainsi Philip Stone, le père d’Alex « Orange Mécanique » Delarge.
- Des morts sympas.
- Marie-Christine Barrault en mode peau de vache (mais qui mange froid).
–
- Des cascades qui sentent un peu trop le studio et le carton pâte (mais allez, ça peut passer).
- Un duel surtout à distance entre Burton et Ventura.
- Fin largement prévisible.
- Les efforts pour susciter un sentiment de malsain, de malaise, auraient pu être plus accentués. Je pense ici à l’ambiance d’ I comme Icare avec son ambiance mystérieuse nimbée de mythologie.